L’île NOTRE DAME (appelée aussi ILE AU MOINE) et l’île CHEVRET, constituent une Zone de Protection Spéciale au sein de la zone NATURA 2000 “Estuaire de la Rance”.

En effet, deux espèces inscrites sur l’annexe 1 de la “Directive oiseaux” du 2 avril 1979 s’y reproduisent régulièrement: l’Aigrette garzette (sur l’île Chevret) et la Sterne pierregarin (sur l’île Notre Dame). Une troisième espèce, inscrite sur liste rouge et considérée en France comme “en danger critique” s’est aussi reproduite dans le passé sur l’île Notre Dame: la Sterne de Dougall.

Propriétés du Département, les deux îles sont pour cette raison interdites à l’accès toute l’année comme l’indiquent les panneaux qui y sont disposés.

Depuis 2003, dans le cadre de conventions régulièrement renouvelées avec le Département,  le suivi scientifique des deux iles est assuré par des bénévoles de l’association BRETAGNE VIVANTE, le “Service Espaces Naturels” du  Département se chargeant des interventions nécessaires à la conservation des espaces et des espèces.

L’île Chevret

C’est pour sa population d’Aigrette garzette que cette ile est protégé.

Les effectifs* d’aigrettes garzettes y nichant ont montré une grande variabilité ces 30 dernières années. Le nombre de couples est passé par un minimum de 1 en 1998, et un maximum de  46 en 2010

Evolution du nombre* de nids occupés (en noir) et de jeunes à l’envol (en orange) entre 1997 et 2019.

On observe ainsi trois grandes périodes :

- De 1997 à 2003 l’espèce colonise l’ilot et le nombre de couples augmente rapidement, passant de 3 à 38 en 7 ans.

- De 2004 à 2010 les effectifs reproducteurs sont relativement stables avec en moyenne une quarantaine de  couples par an.

- De 2011 à 2019, la colonie montre des variations plus prononcées (moyenne annuelle de 23,7±8,6

couples) avec des baisses notables en 2011, 2012, 2018 et 2019.

* Les comptages sont effectués à la longue-vue, de 3 points différents de la côte (Quelmer, Le Minihic, Val-ès-Bouilli).

Les variations d’effectifs sont le plus souvent dues aux conditions climatiques en mars , au moment de l’installation. Ce ne fut pas le cas en 2018 et 2019, années des travaux de doublement de la canalisation d’eau proche de l’île Chevret. Depuis lors, l’intégralité de la colonie a changé de secteur, passant de NE au SO.

Une étude est en cours pour évaluer les nuisances dues, en termes d’effectifs, aux travaux pendant les deux périodes de nidification de 2018 et 2019.

Les aigrettes ne sont pas les seules à nicher sur l’île. S’y reproduisent aussi le Héron cendré et depuis quelques années le Héron gardeboeuf. Ce type de héronnière mixte est rare en Ille et Vilaine et fait de l’île un lieu à protéger absolument.

Aussi, en plus de l’interdiction d’accès toute l’année, il est fortement recommandé de ne pas s’en approcher à moins de 50 mètres, du 15 mars au 31 août. 

Rédaction: Gilles Dupont, bénévole de l’associaton BRETAGNE VIVANTE.